2011년 1월 31일 월요일

Dic: portée (C. 2. γ)

C. 2. [Corresp. à porter1 2e section II]

a) [En empl. autonome, hors loc.] α) [Impliquant un mouvement]
[À propos d'une arme ou d'un projectile]

  • Capacité d'atteindre un but à une certaine distancedistance à laquelle le projectile peut atteindre son but
  • Portée de l'artillerie, d'un boulet, d'un canon, d'une fuséecanon, tir à longue portée; missile de portée intermédiaire; force nucléaire à courte portée.
γ) Au fig.
Vieilli. [À propos de qqn] Capacité de compréhension, intelligence.
  • En se hasardant ainsi, lui dit-il, un homme de votre portée ne doit pas se conduire comme un sot et marcher à tâtons, mais opérer hardiment (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.81). 
  • Comme il ne faut rien dire qui dépasse la portée de cette portion de l'auditoire [les femmes], le cercle des discours est assez restreint (Renan, Avenir sc., 1890, p.526).
Portée d'entendement de qqn.
  • Il faut avoir une autre portée d'esprit que ce pauvre homme pour comprendre qu'il n'y a pas de mauvais livres (Bourget, Disciple, 1889, p.148).
− [À propos d'un fait, d'une action, du produit d'une action] Capacité de produire un effet, d'atteindre un objectif; effet, impact, influence.
  • Ces premières pages de M.Thiers sont d'un heureux augure (...) elles n'ont pas d'efforts, et elles ont de la portée (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t.4, 1845, p.66). 
  • Oui, par cette simple phrase, Tharaud accorde tout à son adversaire et enlève beaucoup de portée aux objections si pertinentes qu'il lui adresse ailleurs (Mauriac, Journal 2, 1937, p.150).
♦ [Avec adj. spécifiant un degré] Portée considérable, exacte, indéfinie, infinie, profonde, réelle, supérieure, véritable, vraie; grande portée.
  • À la fin du XVIe siècle, le Caravage allait accomplir une révolution d'une portée incalculable (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.147).
♦ [Avec adj. évoquant le domaine où s'exerce cette influence] Portée conceptuelle, économique, intellectuelle, logique, politique, scientifique; portée générale, universelle.
  • Nous nous sommes bornés à reconnaître la portée historique de la notion de grève générale (Sorel, Réflex. violence, 1908, p.51). 
  • Cette «mission d'une haute portée morale que les nations les plus avancées exercent au nom de l'humanité tout entière» (Nizan, Chiens garde, 1932, p.124). 
  • Je ne vois, dans votre règlement, qu'un texte sans portée pratique, tout juste bon à vous fournir les éléments d'une plaisanterie plus ou moins spirituelle (Audiberti, Quoat, 1946, 1er tabl., p.18).
♦ [Avec subst. introd. par de désignant le fait, l'action, le produit de l'action] Portée d'un acte, d'un conseil, d'écrits, d'une expérience, d'une faute, de mots, d'une observation.
  • Daudet s'étonne de la portée de ce volume sur les esprits, portée bien supérieure à celle des volumes déjà parus (Goncourt, Journal, 1894, p.576). 
  • C'est le grand fait social de l'heure actuelle et il faut chercher à en comprendre la portée (Sorel, Réflex. violence, 1908, p.95). 
  • Il y avait de la complaisance dans la voix de Nadine; elle ne mesurait sans doute pas la portée de ce qu'elle disait (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.172).

Dic: fils de quoi

2. [Rapport d'origine, de provenance] Fils de. Personne native, issue de.

a) Domaine géogr.

  • Il est le fils de la terre lorraine et de l'océan breton (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 27).
Littér., au fig. Fils de la mer (synon. de marin), de la terre (synon. de paysan).
  • Fils de la mer! Qu'as-tu vu? Entends-moi! Réponds-moi! (Claudel, Chr. Colomb, 1929, p. 1150).
− P. anal. et au fig.
  • Le fleuve prend sa vie aux sources du mystère. Il est le fils des monts déserts et des glaciers (Samain, Chariot, 1900, p. 224). 
  • Mes petits singes devenaient tristes (...) ces fils blonds du Capricorne (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 21).
b) Domaine soc.
  • A-t-il vu beaucoup de fils de chiffonniers nommés ambassadeurs? (Méard, Rêv. païen, 1876, p. 170). 
  • Ce petit Anglais, ce fils de riche (Mauriac, Asmodée, 1938, IV, 13, p. 176). 
  • Je suis fils de bourgeois. Je lutte contre ma classe de toutes mes forces (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 175).
− Emplois partic.
Fils de (bonne) famille. Garçon issu d'une famille riche.
  • Je suis un fils de bonne famille, mon père possédait même une écurie de course mais voilà... (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 163). 
Fils à papa. Garçon avantagé par la fortune de ses parents.
  • Mme Séverine, qui ne badine pas sur le chapitre de la morale, nous traita de « fils à papa » (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p. 255). 
Fils de patron. Dans la carrière médicale, garçon, homme avantagé par le rang qu'occupe son père.
  • Le fils est encore ce que l'on appelle en médecine un fils de patron (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 137). 
Fils d'archevêque (arg. naval). Élève privilégié par la situation élevée de son père.
  • « Une promotion (à l'École navale) aussi forte (...) ne se justifiait que par le [lire la] nécessité de faire une position à quelque fils d'archevêque » (Mot d'ordre, 1887) (Fustier, Suppl. dict. Delvau, 1889, p. 537).
− Loc. verb. fig. Être le fils de ses œuvres. Ne devoir sa réussite qu'à ses propres qualités.
  • Le peuple qui riait des blasons, s'habitua à se croire uniquement fils de ses œuvres; le peuple se trompa, il a ses ancêtres tout comme les rois (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 29). 
  • Fils légitime de mes œuvres. Je me relève aussi facilement que je tombe (Renard, Journal, 1899, p. 527).

Dic: de toute évidence

À l'évidence, de toute évidence,

loc. adv. De manière absolument sûre, indiscutable.

  • Il était même sûr, à l'évidence, que nulle entente réelle ne coordonnait leurs efforts (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 107)

Dic: tenir (I.A.4. a_b_c_d)

I. − Empl. trans. Disposer de quelqu'un | être en possession de quelque chose | être en état de garder cette chose.

A.Avoir (entre les mains, à sa disposition)   4. Qqn tient qqc. (ou un animal)

  • a) Avoir en sa possession, à son usage.
  • b) En assumer la responsabilité d'une manière suivie, remplir les obligations qui s'y attachent.
  • c) Exécuter ce à quoi on s'est engagé, accepter de mettre en jeu une certaine somme, relever un défi.
  • d) (En) être victime.
* * *

a) Avoir en sa possession, à son usage(= détenir, posséder).
  • Tenir la grande forme:
  • 1. [La Terreur] est prétentieuse et déçue (...). Elle a ces défauts-là, et bien d'autres. Mais elle tient une vertu, qui passe de loin ses défauts: dans un domaine, trop souvent livré à la manie comme à la complaisance, elle refuse profondément le hasard, l'ombre, la confusion. (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 59.)
Proverbes. Mieux vaut tenir que courir. ,,La possession d'un avantage modique vaut mieux que la poursuite d'un bien plus considérable`` (Ac. 1935).
  • Déjà la Terre Promise me fatiguait et je me sentais de ceux qui ont pour plus agréable de courir que de tenir (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 19). 
Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. ,,La possession d'un bien présent, quelque modique qu'il soit, vaut mieux que l'espérance d'un plus grand bien à venir, qui est incertain`` (Ac. 1835).
  • Il prépare obstinément ses fils à l'imiter, en vue de la retraite, aussi certaine que misérable, au moyen de laquelle lui et eux termineront leur carrière. Un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 88).
− Absol.
  • Comment posséderait-il [le Turc] légitimement une terre qu'il ne sait pas cultiver? La violence tient, elle ne possède jamais (J. de Maistre, Corresp., 1807, p. 285).
Faire tenir qqc. à qqn. Faire en sorte qu'une chose lui soit remise, communiquée.
  • Le chanoine lut la dénonciation avec la comtesse, et il fut convenu que, dans la journée, il lui en ferait tenir une copie par une personne sûre (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 85): 
  • 2. Lettre du général de Gaulle à Sir Alexander Cadogan, Sous-secrétaire d'État permanent au Foreign Office. Londres, le 21 janvier 1941. Mon cher sous-secrétaire d'État, Vous avez bien voulu me faire tenir un mémorandum exprimant le point de vue du Gouvernement britannique au sujet de la situation en Indochine. (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 338.)
− Loc. Tenir le mot de l'énigme, le sens d'un passage, la solution d'un problème. En avoir saisi le sens, en détenir la solution (d'apr. Littré).
  • Tenir la banque. V. banque1. Tenir (un bien) à bail/à loyerEn tenir une couche* (de bêtise). Tenir le (bon) filon*. Tenir une (bonne) muffée*.
b) [Le compl. désigne une activité, un emploi, une fonction] En assumer la responsabilité d'une manière suivie, remplir les obligations qui s'y attachent (= exercer, occuper, remplir, jouer (un rôle)).
  • Tenir une maison, un rôle, une session
  • Mais pour tenir cet office, encore faut-il qu'il existe [le groupe professionnel] et qu'il ait même pris assez de consistance et de maturité pour être à la hauteur du rôle nouveau et complexe qui lui incomberait (Durkheim, Divis. trav., 1902, p. xxxvi). 
  • Tenir compagnie* (à qqn). Tenir le beau rôle*.
cf. JEUX. Tenir jeu à une personne. ,,Jouer contre elle autant et aussi longtemps qu'elle le désire``(Lar. 19e-20e).

Assurer la gestion de quelque chose; élever des animauxTenir une librairie, une pension.
  • Rappelez-vous que le gâteur d'arbres contre lequel un garde me serait utile est mon fermier lui-même, qui laisse ses métayers tenir des chèvres, les mener dehors et permet d'ébrancher autrement qu'il n'est convenu (Sand, Corresp., t. 5, 1864, p. 43). 
  • Ma mère et mon frère cadet tenaient la boulangerie et s'y tuaient de fatigue pour assurer mon entretien au grand séminaire (Billy, Introïbo, 1939, p. 91).
Loc. Tenir boutique*. Tenir école*. Tenir galère*. Tenir garnison*. Tenir maison*. Tenir manufacture*.

Proposer habituellement à la vente.
  • La maison A. Popinot tient également des huiles de la droguerie, comme néroli (...), huile de café, de ricin et autres (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 182).
  • [P. métaph.] M. Ohnet est au premier rang de ceux qui tiennent cet article-là [des « histoires » qui donnent l'impression que « c'est de la littérature »]; il est incomparable dans sa partie; il sait ce qui plaît au client, il le lui sert, il le lui garantit (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 355).
Jouer de certains instruments de musique (harmonium, orgue), d'un ensemble précis d'instruments (batterie), en assumer la responsabilité en tant que titulaire dans un orchestre, une église.
  • Son père (...) répétait: − Oui ou non, peux-tu tenir l'harmonium? − Je ne sais pas, je n'ai jamais essayé, répondit Lucienne (...). Mme Haudouin vint au secours de sa fille. − Ce n'est pas du jour au lendemain qu'elle peut se mettre à l'harmonium. Il faut une certaine habitude (Aymé, Jument, 1933, p. 124).
Loc. Tenir sa partie*.

− [Équivaut, dans les loc. ci-après, à un enregistrement d'informations par écrit]
  • Tenir un carnet, une comptabilité, un compte, le(s) compte(s) de qqc.; tenir un journal. Tenir compte d'une somme à qqn. ,,Lui passer cette somme en compte`` (Ac. 1798, 1835). 
  • Le débiteur doit tenir compte au créancier des dépenses utiles et nécessaires que celui-ci a faites pour la conservation du gage (Code civil, 1804, art. 2080, p. 373). Tenir registre*.  
  • [Au passif.] Il sera tenu un état exact, en forme de procès-verbal, de tout ce qui se fera et se remarquera dans les expériences (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 204).
♦ Loc. fig. Je vous tiendrai compte de cela. ,,Je chercherai les occasions de reconnaître les obligations que je vous ai`` (Ac. 1798-1935).
  • (Ne) tenir (aucun) compte* de qqn, de qqc.; 
  • ne tenir ni compte ni mesure; 
  • sans tenir compte de; 
  • compte* (non) tenu de. 
  • Tenir une assemblée (ou un terme équivalent). La réunir en séance pour la présider, y participer en tant que membre. 
  • Une tente fut dressée pour tenir les conférences (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 213).
♦ Loc. Tenir conseil*. Tenir cour plénière (v. cour2). Tenir les plaids. V. plaid1 A 1 b et B 2. Tenir sa/ses séance(s)*.

− [Sur le plan de l'information et de la communication] Tenir un/des discours, un langage*.
  • Je me tins avec lui le raisonnement que les diacres avaient pu se tenir avec moi: « Il faut être accueillant... » (Billy, Introïbo, 1939, p. 74). 
  • [Empl. pronom. à sens passif.]  Il entendait en lui-même les propos qui se tenaient sur la place du village: « Elle a volé dans un couvent » (Jouve, Paulina, 1925, p. 257).
En tenir. ,,Se dit d'un homme à qui il arrive quelque chose de fâcheux, de désagréable, d'embarrassant, de honteux`` (Ac. 1835).
  • Il a perdu son procès, il en tient (Ac. 1835). 
  • [Fam.] Il a bu plus que de raison, il en tient (Ac. 1835). ,,Il est ivre`` (Ac. 1835).
♦ Fam., pop. En tenir une couche*.
♦ Arg. Tenir des cornes. ,,Être trompé par sa femme`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 323).
En tenir pour. Être épris de, avoir de l'inclination pour.
  • Les gens d'ici sont trop bêtes, les jeunes ferment le bec, les vieux font semblant de ne rien voir. Ils en tiennent pour les boniments de l'instituteur (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1412).
c) [Sur un plan moral] Exécuter ce à quoi on s'est engagé, accepter de mettre en jeu une certaine somme, relever un défi (= observer, remplir, respecter).
  • Tenir les délais; tenir (sa) parole
  • − Je mets trois mille francs, dit Romero. Les tenez-vous? − Parbleu! dit Villalba. − Huit, dit Romero. − J'ai perdu, dit Villalba; doublons la mise (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 294). 
  • Lui aussi avait vécu comme un enfant, il avait tenu la gageure avec elle, soutenu ce défi jusqu'à ce (...) [qu'] il se fût enfoncé dans la mort (Bernanos, Joie, 1929, p. 680). V. gageure A ex. de France.
Empl. abs.
  • Promettez pour demain: ne tenez que dans la quinzaine (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 178):
  • 3. Fernand tira un louis de sa poche. − Je tiens, dit-il, pour que chacun de ces messieurs fasse usage de ses pistolets. − Et moi pour l'inverse, dit le baron. Fernand jeta le louis en l'air. − Face, dit le baron. Le louis retomba et montra son revers écussonné. Fernand avait gagné. (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 402.) 
  • [Proverbe.] Promettre* et tenir sont deux.
− Empl. pronom.
  • [Empl. pronom. réciproque indir.] Je pense aux années qui passent... À ce qu'on s'était promis, et à ce qu'on s'est tenu (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 284).
  • [Empl. pronom. à sens passif.] Sous l'influence d'une idéalisation de la femme, il [le choix sexuel] en fait « la promesse qui ne se peut tenir » (Claudel) et dont l'épuisement désaxera l'existence (Mounier, Traité caract., 1946, p. 153).
Loc.
  • Tenir des engagements. V. engagement B 2 b ex. de Gide
  • Tenir le/son pari*. 
  • Tenir sa/ses promesse(s)*.
d) Tenir (une indisposition). (En) être victime (= avoir1).
  • Qu'est-ce que je tiens comme mal au crâne (Sartre, Mains sales, 1948, 5e tabl., 1, p. 180).
P. ext. Supporter, résister à (une difficulté, une épreuve).
  • Tenir le choc, le coup
  • Frédie, par de minuscules coups d'ongle sur la table, vient de m'annoncer que j'ai battu le record, que j'ai tenu plus de huit minutes la pistolétade. Huit minutes, Folcoche! Et je continue (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 81).
♦ Loc. Tenir sa langue*. Tenir tête*.
Tenir une boisson alcoolisée. (Pouvoir) en boire abondamment sans sombrer dans l'ivresse.
  • Habitués dans leur pays à boire le vin de palme et l'eau-de-vie de mil, ils [les Sérères] tenaient merveilleusement l'alcool (Tharaud, Randonnée Samba Diouf, 1922, p. 168).


Dic: un ton, baisser de ton

II. − Dans la lang. cour.
A. − Inflexions volontaires ou involontaires que prend la voix d'un locuteur et qui dévoilent sa personnalité, son état psychologique ou affectif, ses intentions. (= accent, intonation)

  • Tenez, juste là où vous êtes. Ça pue encore. − Nan, ça ne pue pas, dit M. de Coëtquidan, d'un ton sans réplique (Montherl., Célibataires, 1934, p. 739). 
  • Le Père Paneloux s'arrêta, les cheveux sur le front (...) et reprit, plus sourdement, mais sur un ton accusateur: « Oui, l'heure est venue de réfléchir (...) » (Camus, Peste, 1947, p. 1296).
ㅡ Hausser* le ton. Baisser* d'un/de ton.
Faire parler d'un ton plus bas, faire baisser le ton. Forcer quelqu'un à se calmer.
  • Les Gavots sont si arrogants envers nous (surtout hors de notre présence) qu'ils ne manquent jamais de dire qu'ils ont fait baisser le ton à quelqu'un des nôtres en les rencontrant sur le Tour de France (Sand, Compagnon Tour de Fr., 1840, p. 67).

2011년 1월 30일 일요일

Dic: De part et d'autre (de)



D'un côté comme de l'autre (de).

  • Paris est mollement jeté sur ses collines, de part et d'autre de son fleuve (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.28). 
Au fig.
  • Moment de gêne de part et d'autre. Quand leurs regards se rencontrent, ils échangent une petite salutation accompagnée d'un sourire forcé (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, iii, 3, p.57). 
[Avec valeur de réciprocité]
  • Se dire les quatre vérités de part et d'autre. 
  • De part et d'autre, on se saluait courtoisement, sans même essayer de se dérober à un entretien (Aymé, Jument, 1933, p.17)

Dic: une poussée

B. −1. Pression exercée par une chose qui pousse, par une force.

  • La nuit fut mauvaise; les ais du rancho craquaient à se rompre; il s'inclinait sous les poussées du vent et menaçait de s'en aller à chaque rafale (Verne, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.209). 
  • Et, comme une poussée d'eau sale, la foule battait la cahute (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.78).
− PHYS. Poussée (d'Archimède). ,,Force verticale dirigée de bas en haut et exercée sur tout corps plongé dans un fluide (liquide ou gaz) et égale au poids du volume du fluide déplacé`` (Sc. 1962).
− Au fig.
  • Les sacrements [pour les modernistes] sont nés de ce que les apôtres et leurs successeurs, sous la poussée des circonstances et des événements, ont interprété une idée et une intention du Christ (Théol. cath. t.14, 1 1939, p.561).
3. Force interne qui détermine un comportement. (= pulsion)
  • Elle semblait vouloir s'afficher, chercher méchamment à ce que tout, chez elle, allât de mal en pis, lorsqu'elle obéissait avec une grande naïveté aux seules poussées de son tempérament (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.44).
− En partic. Élan.
  • Et pourtant, passer par des découragements, avoir les entrailles inquiètes, c'est la misère de nos natures si fermes dans leurs audaces, dans leur vouloir, dans leur poussée vers le vrai, mais trahies par cette loque en mauvais état qu'est notre corps (Goncourt, Journal, 1865, p.122). 
  • Comme derrière une porte fermée, ainsi derrière la dure paroi du front et la dure paroi du coeur, c'était parfois vers le dehors, une poussée de tout son être: plus elle était violente, plus âprement il y résistait (Ramuz, A. Pache, 1911, p.124).
II. −[Corresp. à pousser VII] Rare, littér. Croissance (d'une plante). Synon. usuel = croissance, pousse.
  • Mais que vous êtes grande après moins de six mois! La tige qu'on mesure au temps de la poussée, Vienne la Saint-Michel, n'est pas plus élancée (Brizeux, Marie, 1840, p.36). 
  • Et ce fut la poussée d'une flore immonde, l'épanouissement de la pâquerette des ténèbres, l'éclosion du lotus (Huysmans, En route, t.2, 1895, p.197).
− Au fig.
  • Il faut assister avec sympathie à cette invasion de barbares [écrivains comme Huysmans] précieux: car peut-être que c'est la dernière poussée originale d'une littérature finissante et qu'après eux il n'y aura rien −plus rien (Lemaitre, Contemp., 1885, p.335).

2011년 1월 29일 토요일

Dic: s'esquisser

1. Commencer à apparaître. (= s'amorcer, se dessiner, se profiler.)
2. [solution] to emerge.


esquisser:

A.
− Emploi pronom. à sens passif. Ces escaliers commençaient à se remplir d'ombre et (...) déjà, dans les tournants, dans les coins s'esquissaient ces formes imaginaires de revenants ou de bêtes (Loti, Rom. enf., 1890, p. 45).
− P. métaph. L'état d'intime béatitude qui s'esquissait dès mardi matin, qui s'affirme tout à fait depuis hier matin (Du Bos, Journal, 1928, p. 96).

C.− Au fig. Commencer une action, un geste, en général sans l'accomplir entièrement. Esquisser un mouvement, un signe. (= amorcer, ébaucher)

Dic: régir

A. − Vieilli
1. Gouverner, diriger. Régir le monde, l'univers. Ceux que le père commun des chrétiens a préposés pour régir l'Église de France (Lamennais ds L'Avenir, 1830-31, p. 194).

2. P. anal. Gérer, administrer des biens. Régir des propriétés. Sa fortune, qu'il régissait à merveille (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 294).

B. − Usuel. [Le suj. désigne une loi physique, un phénomène naturel] Diriger souverainement, commander, gouverner, régler, déterminer un mouvement, une action. Régir la matière, la nature.

  • Les mêmes lois qui régissent les astres gouvernent ce grain de poussière (A. France, Révolte anges, 1914, p. 104). 
  • Une loi aussi fixe, aussi implacable que celle qui régit la chute d'un corps (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1320).

Dic: un sabot, en sabots

un sabot (wikipédia), a clog(wikipedia)


2. a) En sabots, loc. Chaussé de sabots. (...)

− [Symbolise le peuple, une origine simple, pauvre, modeste]

  • Je suis venu à Paris en sabots, et je ne l'ai pas oublié (Augier, Ceint. dorée, 1855, p. 361). 
  • Et tous les beaux militaires de l'ancien régime les suivirent, et quand nos volontaires en sabots leur mirent la baïonnette aux reins ce fut une déroute épique (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 350).
b) Expr. fam. Voir(entendre) venir qqn avec ses gros sabots. Deviner aisément les intentions, les projets grossiers ou sans finesse de quelqu'un.
  • C'est bon! Assez! Cela suffit! Je vous vois venir avec vos gros sabots, vos histoires de deux sous et de jupe écossaise qui se soulève sous les courants d'air (Courteline, Article 330, 1900, p. 283). 
  • Geneviève me prenait parfois par la tendresse: pauvre lourdaude que j'entendais venir de loin avec ses gros sabots! (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 144).
Ne pas avoir(ne pas rester) les deux pieds dans le même sabot. Être très actif, mener rapidement plusieurs tâches en même temps. V. pied.

2011년 1월 28일 금요일

Dic: en face de

a) Du même côté que la face d'une personne, que la partie antérieure, visible, d'une chose.

  • J'écrivais sur le soufflet de la cheminée, en face de l'hôtelière, assise en silence devant moi (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 64). 
  • Je m'assis en face d'un couple (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 260) : 
  • 30. Quand il aperçut son visage reflété dans le verre poli, il se reconnut à peine (...). Il restait debout en face du miroir. Il tira la langue comme pour constater l'état de sa santé. (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Lâche, 1884, p. 918.)
♦ Fam. (Ne pas) avoir les yeux* en face des trous.

b) P. ext. En présence de.
− [Le déterminé désigne une pers.]
  • Depuis que je suis née, je vis en face de cet homme et je suis occupée à le regarder (Claudel, Otage, 1911, II, 2, p. 265) : 
  • 31. ... ce testament sera tout simplement un testament mystique, c'est-à-dire prévu et autorisé par la loi pourvu qu'il soit lu en face de sept témoins, approuvé par le testateur devant eux, et fermé par le notaire, toujours devant eux. (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 14.)
En opposition avec, contre.
  • Nous tremblons pour la Pologne, seule en face des Tartares prêts à se précipiter sur elle (Lamennais, L'Avenir, 1831, p. 259). 
  • En face des féodalités, les forces vives de notre bourgeoisie ont su jadis imposer leurs volontés et détruire les lois anciennes (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 197) :
  • 32. Voilà des hommes, de toutes classes, qui ont accompli les armes à la main leur devoir de Français en face de l'envahisseur, respectez-les. (Barrès, Cahiers, t. 8, 1909-10, p. 82.)
− [Le déterminé désigne une chose abstr.] En face du danger, du destin, de la mort.
  • Je te donne carte blanche. Il est bon que parfois je te laisse en face des initiatives de la vie (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 240). 
  • Quelle attitude suis-je conduit à adopter en face de l'hypothèse spirite? (Marcel, Journal, 1923, p. 247) :
  • 33. ... on est séduit (...) par la lecture du Novum organum et de l'Augmentum scientiarum, et on reste dans une admiration soutenue en face de cet amalgame des vérités scientifiques les plus saisissantes revêtues des formes poétiques les plus élevées. (C. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 210.)
c) Au fig. Par rapport à.
  • Vous ignorez combien la position des émigrés est délicate en face de ceux qui se trouvent posséder leurs biens (Balzac, Tén. affaire, 1841, p. 170) : 
  • 34. Qu'étaient les privilégiés, haut clergé et noblesse, en face du Tiers-État des villes et des campagnes? Un atome : deux cent mille contre vingt-quatre millions; un centième. (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 44.)
Rem. On rencontre ds la docum. le synon. en face.
  • Mon gros père, tu viendras ce soir avec ta voiture, par exemple, en face le gymnase (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 198). 
  • Quelle est la femme qui habite cette chambre dont la fenêtre donne sur la ruelle en face l'hôtel Vallombreuse (Gautier, Fracasse, 1863, p. 199). 
  • Nous allâmes nous installer derrière le Vert-Galant, sur la berge de la Seine, en face le bateau-lavoir (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 200).

Dic: nourrir

Texte:

  • Le marchand ne se spécialise pas parce qu'aucune branche à sa portée n'est pas suffisamment nourrie pour absorber toute son activité.
  • Une seul spécialisation a eu, parfois, tendance à se manifester dans la vie économique: le commerce de l'argent. Mais, son succès n'a jamais été de longue durée, comme si l'édifice économique ne pouvait nourrir cette pointe haute de l'économie.

A.2. Qqn/qqc. nourrit qqn/un animal. Donner à manger à une personne, un animal.
Qqn nourrit qqn.
  • Nous étions mal habillés et mal nourris, souvent nos souliers étaient percés, nos pantalons déchirés et rapiécés et notre linge sale (Karr, Sous tilleuls, 1832, p.270). 
  • Le curé ne s'était nullement refusé à recevoir et à nourrir les soldats prussiens (Maupass., Contes et nouv., t.2, Mlle Fifi, 1881, p.159):
cfnourri(e): Emploi adj. A. −Vx.
[En parlant d'une pers.; correspond à nourrir A 2] Qui est replet, qui a de l'embonpoint(통통하고 포동포동한).
  • J'aime les femmes nourries. Plus elles sont en chair, plus je les préfère (Maupass., Contes et nouv., t.1, Nuit de Noël, 1882, p.863).
B. −Au fig. Qqn/qqc. nourrit qqn/qqc.
1. Qqn/qqc. nourrit qqc. Développer quelque chose en lui fournissant les ressources nécessaires. Nourrir la fièvre, la guerre.
  • Cet événement artistique considérable [la venue à Paris du «Schillertheater» de Berlin] contribuera largement à nourrir les relations de culture entre la France et l'Allemagne (L'OEuvre, 12févr. 1941).
cf. nourri(e): Emploi adj. B. [En parlant d'une chose; correspond à nourrir B 1] Qui a poussé sur une bonne terre. Un grain nourri; grain bien plein et bien nourri. Ce blé, ce grain est bien nourri (Ac. 1935).

Dic: constituer (une somme d'argent visant une personne)

I.B.의 2:

2. [L'obj. désigne une somme d'argent, un bien visant une pers.] Établir dans les formes légales au bénéfice de quelqu'un.

  • Constituer une dot, une pension, une rente à qqn. (= assigner) :
  • − Par l'article trois, dit l'avoué en continuant avec un flegme imperturbable, vous vous engagez à constituer au nom d'Hyacinthe, comte Chabert, une rente viagère de vingt-quatre mille francs, inscrite sur le Grand-Livre de la Dette publique, mais dont le capital vous sera dévolu à sa mort... (Balzac, Le Colonel Chabert, 1832, p. 105.)
Constituer une somme, un héritage en dot.
  • Bécamel. − Moi, je constitue en dot à ma fille une ferme d'un revenu de trente mille francs (E. Labiche, Un Monsieur qui prend la mouche, 1852, 14, p. 192).

Dic: être de (dans le sens de l'origine)

6. a)…e) 가운데 a, b, c의 일부: [Pour exprimer:

  • l'origine, la provenance
  • la conformité avec un modèle et 
  • p. ext. la caractéristique ou le caractère inhérent à qqn ou qqc.
  • la qualité d'élément ou de membre d'un groupe]

a) [D'un point de vue concr.]
− [Provenance matérielle] Être de*, en* bois, métal; être d'ivoire, de terre; être de cuir, de caoutchouc.
Loc. verbale: être du bois dont on fait les flûtes. 1) être souple, céder à tout sans résistance. (source) 2) ne pas être du bois dont on fait les flûtes: to have a mind of one's own, to be strong-willed. Je ne suis pas du bois dont on fait les flûtes, moi! (= You won't get round me that easily! ) ... source
Être constitué, composé de.
  • Son capital est de trois cent mille francs
  • le délai est de quatre jours
  • le nombre officiel des victimes est de quatre-vingts.
− [Provenance dans l'espace]
  • Être de la région
  • être du midi
  • ces légumes sont de notre jardin. Cf. de I A 2 b ex. 19.
− [Provenance dans le temps]
  • (N')être (pas) d'hier
  • ce bronze est de l'époque gallo-romaine
  • ce château est du Moyen Âge.
− [Provenance quasi-biologique] :
  • 66. panisse. − On dira : « S'il l'a quittée, c'est qu'il [Marius] a vu qu'il n'était pas arrivé le premier. » Ou alors « qu'il n'était pas sûr que l'enfant soit de lui » ... Et on dira aussi : « D'ailleurs, c'est l'habitude dans la famille. Il y a déjà eu sa tante Zoé qui n'a jamais eu le temps de remettre ses pantalons... » Et voilà le calvaire que tu [César] prétends imposer à ces deux femmes? (Pagnol, Fanny, 1932, II, 8, p. 159.)
− Au fig.
  • Cette toile est de Rembrandt
  • cette lettre est de mon père
  • [Mon courage] M'enseigna que le trait qui m'avait fait amant Ne fut pas de cet arc... (Moréas, Énone, 1894, p. 152). 
  • Il regarde l'affiche de « Poil de Carotte. » − Ah! c'est de vous aussi, cette pièce? − Oui, c'est de moi (Renard, Journal, 1901, p. 635).
b) [D'un point de vue abstr.]
− [Provenance du caractère ou du tempérament d'un individu; caractéristique, partie inhérente à un individu en soi composite]
  • Cette action, cette décision est d'un homme sage
  • cela est d'un bon fils; cela est, c'est (bien) de lui (fam.).Cf. de I C 5 b :
  • 67. ... le pieux Paul IV songeait à faire repiquer le mur sur lequel il [Michel-Ange] avait peint jadis le Jugement dernier. Il n'était pas d'un vieux prêtre de sentir que l'indécence est impossible dans ce sujet. (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, 1817, p. 305.)
− P. ext.
  • Cela est de son caractère
  • cela est de la nature humaine
  • il est de la bonté d'un père de
  • cela n'est pas de mon ressort
  • Je vais porter l'Ordonnance aux Tuileries et la faire signer, mais il est de ma tendre amitié de tout vous dire, pour prévenir le mal que je puis vous faire (Chateaubr., Corresp., t. 4, 1789-1824, p. 1).
− [En rapport inverse du précédent; pour exprimer le caractère inhérent ou non à qqn ou qqc., équivaut à avoir]
  • Être d'esprit très libéral, de première force, de grande qualité
  • être de nature étrange
  • cet enfant est d'un caractère taciturne
  • c'est de famille (fam.); 
  • cette œuvre est d'une grande beauté.
Rem. On rencontre également ds la docum. le tour emphatique à la forme exclam. être de + adj. substantivé et être de + subst. abstr. désignant une qualité.
  • Être d'un blanc, d'un lourd, d'un simple, d'un vieux! 
  • être d'une fraîcheur, d'une vérité! Cf. de II A 2a.
c) [Qualité de membre ou élément d'un groupe (de toute nature)]
  • Être de la classe 40, de la même promotion
  • vous êtes de mes amis
  • Vieilli. Il est d'Église, d'Épée, de Robe (Ac.). 
  • Notre pauvre maman, dit Zoé, avait la manie des raccommodages. Ce qu'on faisait de reprises à la maison!... − Oui, elle était d'aiguille (France, Bergeret, 1901, p. 48) :
  • 68. Les Académies vivent de gloire, j'admire souvent leur sobriété, mais cette fois l'Académie Française sera gourmande, et vous [Jules Janin] nommera. J'en suis sûr, et tellement sûr qu'en entendant sonner quatre heures, je déclare la chose faite, et je vous écris pour vous remercier de la bonté que vous avez d'être notre confrère. Je tiens à ce que vous soyez de l'Académie puisque j'en suis, à ce qu'il paraît. (Hugo, Corresp., 1865, p. 490.)
SYNT.
a) Être de la même espèce, de la même race; être du même bord; être de la famille, de la maison.
b) Être de la police; être de la cloche, de la haute (arg.); être du bâtiment, du métier; être de la vieille école.

Rem. On rencontre ds la docum. les expr.
a) arg. Être de la jaquette, de la pédale. Être homosexuel (cf. infra e α rem.).
b) Être de ce monde. α) Vivre. Lorsque Madame était encore de ce monde. β) Appartenir à. La perfection n'est pas de ce monde.
c) Être de son temps, de son siècle.
  • Un grand esprit est de tous les temps; mais M. Pierre Hamp, lui, n'appartient qu'au nôtre (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 157). 
En rapport inverse du précédent. −
  • On a vieilli tous les deux, et ces folies ne sont plus de notre âge... Mais elles redeviennent de celui de nos successeurs (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 209).
− P. ext. Participer à.
  • Être d'une fête, être du voyage; être de la noce
  • Serez-vous des nôtres ce soir? Lorsque Pauline (...) se remit à accompagner Lazare, elle sentit tout de suite, entre ce dernier et Louise, un air nouveau, des regards, des rires dont elle n'était pas (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 907).

2011년 1월 27일 목요일

Dic: de haut vol



De niveau élevé, connu pour son caractère remarquable.

  • Il se faisait l'effet d'un riche maniaque en train d'assister dans un bordel de haut vol à une exhibition spéciale (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 274).
cf. [en] of the highest order

Dic: il + en être (affirmation une réalité)

3. [Être sert à affirmer une réalité à propos d'une situation référée par en]
Il en est (de).
Qu'en sera-t-il?;
il n'en sera que ce que vous voudrez;
en serait-il autrement?
quoi qu'il en soit/fût;
(puisque, s')il en est (malheureusement, toujours) ainsi (de);
je te dirai ce qu'il en est;
il n'en fut rien :

  • Lorsque Philippe ressentait un vif désir, lorsqu'il cédait à quelque tentation, ses mouvements étaient bien visibles. Il ne dissimulait rien; il se comportait avec franchise et insouciance, comme s'il avait la garantie commode que toute faute peut être remise. Il n'en était pas de même pour moi. J'appréhendais sans cesse qu'une mauvaise action ne me fît dévier pour toujours de la voie étroite qu'un idéal sévère me présentait comme le juste chemin. Lacretelle, Silbermann, 1922, p. 22.
Rem. À noter:
a) l'équivalence de être et de aller (emploi impers.).
  • Il en va de même (ou ainsi) de (ou pour); 
  • il en va (tout) autrement (de ou pour + nom de pers.); cf. aller II A 2)
b) forme vieillie il est ainsi avec omission de en, s.v. ainsi ex. 13 et 14.

− [Tour littér. pour introd. une comparaison] Il en est (de) ... ainsi/comme.
  • Il en est ici comme des volcans, dont il faut respecter le silence et l'immobilité (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 228). 
  • Il en est de la toilette comme de toute passion; ce que l'on a sert tout au plus à faire ressortir ce qui manque (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 203) :
  • Thomas Gourvennec, Yves Lannuzel, François Guillerm, chacun accomplissait sa besogne. Sous la trame usée du ciel gris, l'aube s'efforçait de poindre au-dessus de l'horizon, qui luisait faiblement, comme une vieille jupe. La pointe du Raz retrouvait la place où on l'avait vue hier. Il en était des pêcheurs ainsi que de comédiens batteurs de province et qui, pour la millième fois, commencent la première scène du même drame. Les yeux ouverts, et tout en exécutant les gestes requis, ils s'efforçaient de ne pas prendre le travail trop à cœur, de somnoler encore, de se réserver... Queffélec, Recteur, 1944, p. 71.

2011년 1월 26일 수요일

Dic: Verbe + que(conj. sub.)

Rem.

L'ind. est empl. quand ce qui est dit est affecté au domaine du probable ou du certain, notamment après les verbes ou les loc. d'affirm. à la forme positive (croire, dire, il me semble, il est clair que):

  • − On arme le peuple!
    − Nous aussi? demanda le Négus.
    − Je te dis qu'on arme le peuple! (Malraux, Espoir, 1937, p. 447). 
Dès lors que la sub. est vérifiée seulement dans un monde possible, c'est le subj. qui l'emporte:
  • Il semble qu'elle soit là comme ces jeunes bêtes que le chasseur attache et abandonne dans les ténèbres pour attirer les fauves (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 161). 
Il en est ainsi notamment après les verbes exprimant le doute, la crainte, le souhait ou la volonté:
  • Je doute qu'il soit possible de récupérer plus de la moitié des armes (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 273).
  • Ils craignaient que ne comptassent guère les conditions de la reddition pour ceux qui les reconnaîtraient personnellement (Id., Espoir, 1937, p. 558). 
Le subj. s'impose aussi, même si le fait est certain, chaque fois que la princ. met au premier plan les réactions du suj. (domaine de l'appréciation):
  • Je regrette qu'il soit venu laisse entendre qu'il est effectivement venu, mais suggère aussi, en raison même du sentiment qui s'exprime, qu'il aurait pu se faire qu'il ne vienne pas.
β) [Empl. seul, introduisant une temporelle dans des systèmes exprimant la simultanéité ou la postériorité]
− [Précédé d'une phrase nég.] Que ne + verbe au subj. Avant que, tant que.
  • Roland, dans son cercle étroit de chevalerie, courait après Angélique; les conquérants de première race poursuivent une plus haute souveraine: point de repos pour eux qu'ils n'aient pressé dans leurs bras cette divinité couronnée de tours, épouse du Temps, fille du Ciel et mère des dieux (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 425). 
  • Je n'aurais point de repos que je n'aie contemplé une chose si merveilleuse (A. France, Thaïs, 1890, p. 270).
(...)

Dic: se détacher (de)

2.  Apparaître nettement, distinctement: Le clocher se détache sur le soleil couchant (= se découper).
3.  [de].  Prendre de l'avance sur les autres, dans une situation de concurrence: L'athlète se détache du peloton.
4.  [de].  Laisser de côté qqch de préoccupant; se désintéresser de qqn, de qqch:

  • Elle s'est détachée de son travail pendant les vacances (= s'abstraire de). 
  • Il se détache de sa famille (= s'éloigner de; ≠ s'intéresser à).

Dic: valoir (I.B.2)

I.B.2:

2. a) [Le suj. désigne une pers.] Faire preuve de certaines qualités intellectuelles, morales ou physiques.

  • Ne pas valoir cher, grand-chose
  • Mon bon vieux, tu vaux mille fois mieux que moi, et tu sais infiniment plus de choses (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1544). 
  • Je sais si mal m'exprimer que je déçois aussitôt que j'ouvre la bouche. Tout ce qui me tient à cœur et m'importe reste loin en deçà de mes lèvres, comme hors d'atteinte, et je ne sors que des banalités, que des fadaises. Je ne vaux que devant le papier blanc (Gide, Journal, 1943, p. 182).
− Loc. Il ne vaut pas la corde pour le pendre. V. corde II A.

b) [Le suj. désigne une chose] Avoir de l'intérêt, de l'utilité, de la valeur.
  • Une œuvre d'art vaut par elle-même et non par les confrontations qu'on en peut faire avec la réalité (Jacob, Cornet dés, Préf., 1916, p. 17). 
  • Dix ans de l'amour de cette femme valent autrement qu'un siècle de la liberté de ces hommes (Camus, État de siège, 1948, 3e part., p. 289).
− En partic. [Le suj. désigne un raisonnement, une argumentation] Être applicable, efficace, valable.
  • Argument qui ne vaut pas grand-chose, qui ne vaut rien; ce raisonnement ne vaut pas. 
  • Aucun argument ne vaut pour détruire l'empire de dix années de rêveries agréables (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 439). 
  • La religion, c'est savoir et aimer la vérité des choses. Une proposition ne vaut qu'en tant qu'elle est comprise et sentie. Que signifie cette formule scellée, en langue inconnue, cet a + b théologique, que vous présentez à l'humanité en lui disant: « Ceci gardera ton âme pour la vie éternelle: mange et tu seras guéri » (Renan, Avenir sc., 1890, p. 474).
− DR. Avoir une validité. (Dict. xixe et xxe s.).
♦ Loc. Donner et retenir ne vaut. V. donner I A 1 a.
Valoir ce que de raison. V. raison I B 2.
♦ DR. COMM. À valoir sur. En constituant une somme dont le montant, la valeur est à déduire d'un prix donné.
  • Verser un acompte, une avance à valoir sur; somme à valoir sur une créance. (Dict. xxe s.).

Dic: (de) droit fil, dans le droit fil de

(De) droit fil. En suivant les fils du tissu, sans biaiser.

  • Aller/couper (de) droit fil
  • Où en est la mode et la manière dont je dois tailler les manches? Je crois que maintenant on les fait droit fil (Sand, Corresp., t. 1, 1812-76, p. 64).
  • Au fig. Aller de droit fil. ,,Aller directement à son objet`` (Ac.).
− Fil de chaîne(날실), fil de trame(씨실).


Droit fil : le sens des fils (trame ou chaîne) d'un tissu (≠ biais).
  • Loc. fig. (1954) Dans le droit fil de
  1. dans la ligne de pensée, l'orientation de: Dans le droit fil de la politique gouvernementale(= conforme (à), orthodoxe). ... ( Petit Robert )
  2. dans la suite logique de, en respectant l'orientation de: Cette réforme va dans le droit-fil de la politique gouvernementale. ...( http://fr.thefreedictionary.com/droit-fil )
ㅡ être dans le droit-fil de qch _[en] to be wholly in keeping with sth : Cette loi est dans le droit-fil de la réforme Jospin de 1989.

Dic: Quelques expressions avec la masse

2. (familier) [grande quantité]
une masse de
ㅡ a. [objets] heaps OU masses of
ㅡ b. [gens] crowds OU masses of

  •  pas des masses (familier) _ not that much, not that many
  •  des amis, il n'en a pas des masses _ he hasn't got that many friends 
  •  vous vous êtes bien amusés? — pas des masses! _ did you have fun? — not that much!
4. [groupe social]
  •  la masse _ the masses 
  •  communication/culture de masse _ mass communication/culture 
  •  les masses (populaires) _ the mass (of ordinary people) 
  •  les masses laborieuses _ the toiling masses, the working classes
6. [économie & finance]
  • la masse des créanciers/obligataires _ the body of creditors/bondholders
  • masse active _ assets 
  • masse critique _ critical mass 
  • masse monétaire _ money supply 
  • masse passive _ liabilities 
  • masse salariale _ wage bill

Dic: prenant, partie prenante

I. −Part. prés. de prendre*.
II. −Adjectif
A. −1. Qui saisit, qui s'accroche (à quelque chose).

  • Et l'étreinte odieusement caressante et pourtant si prenante de ses doigts cerclés d'énormes joyaux (Lorrain, Phocas, 1901, p.242).
ZOOL. Qui est capable de saisir. (= préhensile) 
  • Il arrivait même que les pieds, par habitude de grimper nus, devenaient un peu prenants, comme ceux des singes (Loti, Mon frère Yves, 1883, p.375). 
  • Il est vrai que nous ne sommes pas en harmonie. Car alors nous aurions tous une queue prenante pour nous suspendre aux arbres (A. France, Bergeret, 1901, p.39). 

2. Empl. subst. fém., arg., pop. ,,Main`` (Carabelli, [Lang. pop.], s.d.).

B. −DR., FIN. Partie prenante. ,,Celui qui a le droit de recevoir d'un comptable une certaine somme`` (Ac. 1935).
  • On envie à Paris sa rente. Il y a soixante mille parties prenantes pour la rente à Paris, disent ces messieurs, et pas quatre mille en province (Stendhal, Mém. touriste, t.1, 1838, p.328).
Loc. fig. Qui est intéressé par une offre, par une proposition. V. partie II A 1.
♦ Loc.verb.fig. Être partie prenante. Participer activement à une entreprise, à un projet.
  • Verlaine ne reçoit pas l'adhésion phénoménologique totale, à la différence de Baudelaire. Et c'est toujours ainsi; dans certaines lectures qui vont à fond de sympathie, dans l'expression même nous sommes «partie prenante» (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.9).

D. −Au fig.
1. Qui captive; qui exerce un ascendant (sur les personnes). (= captivant, envoûtant)
  • Charme, regard prenant; parole, voix prenante
  • La modulation extratonale, d'un effet parfois très prenant, a été pratiquée par équisonance depuis 1700 (Gevaert, Harm., 1885, p.329). 
  • Ce prenant despotisme du Rêve qui me faisait incapable de toute application en me livrant à une perpétuelle stupeur (Bloy, Désesp., 1886, p.38). 
  • Tout cela [le bombardement] n'avait rien de précipité, paraissait bien réglé et n'offrait rien de particulièrement dramatique mais était prenant (Cendrars, Main coupée, 1946, p.62).
2. Qui accapare. (= absorbant, accaparant)
  • J'ai pris le train pour Détroit où m'assurait-on l'embauche était facile dans maints petits boulots pas trop prenants et bien payés (Céline, Voyage, 1932, p.277).

Dic: Qu'à cela ne tienne


ㅡ Expression: « Qu'à cela ne tienne !  »

ㅡ Signification: 
  1. Peu importe ! 
  2. Que cela ne soit pas un obstacle !
ㅡ Origine:

C'est depuis le début du XIIIe siècle que le verbe 'tenir' est utilisé dans la locution 'tenir à' pour indiquer un rapport de dépendance, d'effet à cause. Quelques exemples ? En voici : 
  • "Il a tenu à peu de chose qu'il ne fût maître de l'Angleterre" (Alexandre Duval - Édouard en Écosse) ou bien 
  • "Il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu" (Molière, Dom Juan, Acte II scène 2).
Dans notre expression, le 'cela' désigne une difficulté, un obstacle qui a été cité juste avant dans la conversation et qui est ici considéré comme une broutille. Celui qui la prononce tient le raisonnement selon lequel la difficulté est si petite qu'elle sera très vite résolue ou contournée. Autrement dit, elle importe peu, ce qui explique le premier sens indiqué.

Cette forme impersonnelle est apparue à la fin du XVIIe siècle. À son début on disait plutôt "à cela ne tienne".

ㅡ Exemple:

« (…) il faudrait savoir, une fois pour toutes, à quoi nous jouons. Moi, je joue au ping-pong. 
- Ah, les carrés te gênent ? (ils jouent sur une table divisée en carrés)… tu veux jouer… sans carrés ni côtés… Eh bien, qu'à cela ne tienne, essayons… (ils jouent)… 
- Tu vois, tu l'as quand même ratée. 
- Je regrette, je ne l'ai pas ratée, c'est le filet qui l'a arrêtée. 
- Ah ! le filet aussi te gêne ? »

Arthur Adamov - Le ping-pong

Dic: un partage, en partage

A.Action de partager, de diviser en parts; résultat de cette action; manière de partager.

B. −Littér. Part qui revient à quelqu'un.
1. Ce qui est attribué à quelqu'un par la nature, le hasard; le sort particulier de quelqu'un. (= destin, lot, part1)

  • Avoir qqc. pour partage
  • L'enthousiasme est le partage de l'homme heureux (Dumas père, Angèle, 1834, xi, p.124). 
  • La force et la raison sont le partage de l'homme (A. France, Rabelais, 1909, p.14).
En partage. Comme don naturel.
  • Avoir, donner, recevoir qqc. en partage
  • échoir, tomber, revenir en partage à qqn
  • Il eut toujours un peu la sottise en partage (Courteline, Conv. Alceste, 1905, ii, p.47).
2. Ce qui échoit à quelqu'un (en parlant d'une chose abstraite).
  • Vous, devenir méchant! Vous en voulez jouer le personnage; Ce rôle ne sera jamais votre partage, Vous l'oubliez à tout instant (Bayard, Molière, 1824, 9, p.62).

Dic: le cas échéant, échoir

Le cas échéant. Si l'éventualité, l'occasion (de tel événement) se présente[en] if need be

échoir: v.i.

A.− [En parlant de biens matériels ou non, d'événements, etc.]
1. Qui advient par l'effet d'une loi ou d'une règle non écrite.

  • Échoir en partage
  • la succession qui lui est échue
  • Le marquis abhorre son fils Ascagne, et c'est à ce fils qu'échoiront les 5 ou 6 millions qu'il possède (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 154). 
  • Un petit héritage lui échut qui venait de sa sœur. Ces cinq mille francs, arrivés à la fin d'une vie, se révélèrent assez encombrants. Camus, L'Envers et l'endroit, 1937, p. 119.
DR. Si le cas y échet, s'il y échet. Si le cas se présente.
  • Sont passibles de sanctions prévues à l'article L 409 ci-après, sans préjudice des peines résultant de l'application d'autres lois, s'il y échet (Réforme Séc. soc., 1968, p. 46).
2. Qui advient, qui est dévolu par hasard (à quelqu'un).
  • Il souffrit beaucoup des mauvais numéros qui lui échurent souvent, des humiliations qu'il reçut, des bénéfices qu'il manqua (Thibaudet, Réfl. litt., 1936, p. 29). 
  • Les enfants! prenez chacun une valise. Celle qui m'échut était beaucoup trop lourde pour mes huit ans (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 35).
  • ... je trouvais absurde que le pouvoir dépendît de l'hérédité et échût la plupart du temps à des imbéciles. Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 129.
B.− [En parlant d'une dette, d'un règlement] Qui arrive à échéance. 
  • Payer des billets à échoir
  • le terme échu depuis deux mois
  • Vous savez que le premier billet échoit dans quatre jours (A. Daudet, Pt Chose, 1868, p. 301).

Dic: préposition « à » (I.B.1 a-b-c-d)

I. B. 1 a) b) c) d)

B.− À introduit le complément indirect dans une double construction

1. À + subst. de l'animé, compl. d'attrib. (le compl. dir. est gén. de l'inanimé)

a) Après des verbes signifiant « donner », « acheter », « promettre », « envoyer » ou leurs anton. :
  • abandonner qqc. à qqn
  • accorder, acheter, adjuger, adresser, allouer, asséner, assigner, attribuer, bailler 
  • causer (causer des ennuis à qqn)
  • céder, communiquer, compter, concéder, conférer, confier, consacrer, consentir, décerner, destiner, devoir, dispenser, disputer, donner, envoyer, expédier, fournir, garantir, infliger, inoculer, jeter, laisser, léguer, ménager, offrir, pardonner, payer, prêter, porter, procurer, prodiguer, promettre, racheter, rapporter, remettre, rendre, renvoyer, reporter, représenter, retourner, rétrocéder, rogner, sacrifier, servir
  • susciter (susciter des ennuis à qqn)
  • tendre, transmettre, 
  • Anton. : arracher, dérober, enlever, ôter, prendre, ravir, refuser, retirer, soustraire, voler

31. Je ne crois pas interrompre l'ordre de mon récit en consacrant encore quelques pages à mes amis. G. SandHistoire de ma vie, t. 4, 1855, p. 266.
32. Nommé curé de la paroisse Sainte-Croix-Saint-Ouen à Rouen, le Père Du Breuil y jouissait de l'estime et de l'affection universelles, lorsque cette malheureuse imprudence commise par d'autres, et dont il fut l'innocente victime, vint l'enlever à son troupeau. Ch.-A. Sainte-BeuvePort-Royal, t. 5, 1859, p. 175.
33. ... son amitié pour Lamartine, son aptitude naïve à prêter de la noblesse à des politiciens radicaux. M. BarrèsMes cahiers, t. 13, juin 1920-janv. 1921, p. 6.
Cf. avec un compl. dit « de prix » :coûter (des efforts à qqn) valoir (des soucis à qqn)
Rem. Les verbes signifiant « ôter » se construisent par ailleurs avec de suivi d'un subst. de l'inanimé : arracher qqc. de qqc., ôter qqc. de qqc.

b) Après des verbes signifiant « dire », « enseigner », « commander » ou leurs anton. :
  • affirmer, annoncer, apprendre, avancer, cacher, celer, certifier, commander, communiquer, confesser, confier, conseiller, crier, défendre 
  • demander, dérober, dévoiler, dire, dissimuler, écrire, enseigner, imputer, inculquer, insinuer, inspirer, interdire, jurer 
  • lire, mander, montrer, nommer, notifier, objecter, ordonner, pêcher, prédire, prescrire, prononcer, prouver, 
  • raconter, rappeler, réciter, redire, remémorer, répéter, reprocher, révéler 
  • seriner, signifier, souffler, soutenir, suggérer, télégraphier, téléphoner, témoigner, vanter
34. Elle te dit tout ce que doit dire une mère à une fille chérie. H. de BalzacCorrespondance, 1821, p. 115.
35. Demande-le aux mères, qui n'osent plus laisser sortir seuls leurs fils lorsqu'ils ont un visage agréable;demande-le surtout à Abbas-Pacha qui, pendant mon séjour au Kaire, fit faire à Boulaq une razzia d'enfants. M. du CampLe Nil, Égypte et Nubie, 1854, p. 40.

c) Après des verbes signifiant « fabriquer » ou son contraire :
  • briser, casser, confectionner, construire, fabriquer, faire
d) Dans la constr. verbe + à + qqn + de + inf. − A côté de la constr. verbe + qqc. à qqn, de nombreux verbes cités ci-dessus peuvent avoir la constr. verbe + à qqn + de + inf.; elle présente une nette analogie avec la précédente : de + inf. joue le rôle du compl. dir. de l'inanimé; seule est changée la position du compl. d'attrib. de l'animé introd. par à :
  • accorder qqc. à qqn / accorder à qqn de + inf.
  • ommander qqc. à qqn / commander à qqn de + inf.
  • conseiller qqc. à qqn / conseiller à qqn de + inf.
  • crier qqc. à qqn / crier à qqn de + inf.
  • défendre qqc. à qqn / défendre à qqn de + inf.
  • demander qqc. à qqn / demander à qqn de + inf.
  • devoir qqc. à qqn / devoir à qqn de + inf.
  • dire qqc. à qqn / dire à qqn de + inf.
  • écrire qqc. à qqn / écrire à qqn de + inf.
  • garantir qqc. à qqn / garantir à qqn de + inf.
  • inculquer qqc. à qqn / inculquer à qqn de + inf.
  • interdire qqc. à qqn / interdire à qqn de + inf.
  • jurer qqc. à qqn / jurer à qqn de + inf.
  • mander qqc. à qqn / mander à qqn de + inf.
  • notifier qqc. à qqn / notifier à qqn de + inf.
  • offrir qqc. à qqn / offrir à qqn de + inf.
  • ordonner qqc. à qqn / ordonner à qqn de + inf.
  • pardonner qqc. à qqn / pardonner à qqn de + inf.
  • prescrire qqc. à qqn / prescrire à qqn de + inf.
  • promettre qqc. à qqn / promettre à qqn de + inf.
  • redire qqc. à qqn / redire à qqn de + inf.
  • refuser qqc. à qqn / refuser à qqn de + inf.
  • reprocher qqc. à qqn / reprocher à qqn de + inf.
  • seriner qqc. à qqn / seriner à qqn de + inf.
  • signifier qqc. à qqn / signifier à qqn de + inf.
  • suggérer qqc. à qqn / suggérer à qqn de + inf.
  • télégraphier qqc. à qqn / télégraphier à qqn de + inf.
  • téléphoner qqc. à qqn / téléphoner à qqn de + inf.
  • valoir qqc. à qqn / valoir à qqn de + inf.

36. Mais à cinq heures, voyant le péril de Wellington, Blucher ordonna à Bulow d'attaquer et dit ce mot remarquable : « Il faut donner de l'air à l'armée anglaise. » V. HugoLes Misérables, t. 1, 1862, p. 405.
37. Je reproche à Hugo de manquer de sens critique, de discipline critique, de goût de vérité, de besoin de propreté dans les choses historiques, ... M. BarrèsMes cahiers, t. 12, 15 janv.-30 juin 1919, p. 4.
38. ... elle demanda à la comtesse De Coantré, sa mère, d'accompagner l'enfant Alban. H. de MontherlantLes Bestiaires, 1926, p. 385.
Rem. 1. Concurrence à / de. − Certains verbes présentent par ailleurs une constr. double avec de. La différence de constr. va de pair avec une différenciation sémantique. :
  • dispenser qqc. à qqn « donner »dispenser qqn de qqc. « exempter »
  • fournir qqc. à qqn / fournir qqn de qqc.
  • garantir qqc. à qqn / garantir qqn de qqc.
  • payer qqc. à qqn / payer qqn de qqc.
  • servir qqc. à qqn / servir de qqc. à qqn
Quelques verbes de la forme pronom. constr. avec de admettent un compl. d'attrib. introd. par à :
  • s'ouvrir à qqn de qqc.
  • se plaindre à qqn de qqc.
  • s'en prendre à qqn de qqc.
  • se rapporter à qqn de qqc.
  • se recommander à qqn de qqn

(...)