Dic/ vouer (au figuré)

4. Destiner irrévocablement à un état, une activité. (cf. condamner)

• La possession de l'âme d'un être par un autre qui le voue au crime.
• Il est des êtres voués au jeu.
• Un vieux quartier voué à la démolition.

 ─ Promettre (qqc, qqn) à un état pénible, mauvais.

• Mon père vouait à la ruine toute l'humanité.

* * *

B. Au fig.

1. Vouer qqc à (qqn, qqc)

a) [L'obj. désigne un sentiment.] Engager définitivement ou solennellement. Vouer à qqn son amitié, son attachement profond, son respect ; vouer son admiration à l'Antiquité, à un livre.

• L'amitié que je vous porte, la reconnaissance que je vous ai vouée, ont pu seules m'y décider.
• De neuf à quinze ans, il lui avait voué la première ferveur de sa tendresse, un amour délicat et pieux de gamin tendre.

 ─ [L'obj. désigne un sentiment nég.] Porter de manière profonde et durable. Vouer une aversion profonde à qqn, une exécration au mensonge.

• Ce fils aîné voua plus tard une haine mortelle à Valincour, l'ami de son père.

b) [L'obj. désigne l'activité, les qualités, le temps] Employer durablement, exclusivement pour l'accomplissement de qqc. Vouer ses efforts, son existence, ses talents à qqn ; vouer son attention à ses enfants.

• Cette candide enfant (...) à qui j'ai voué ma jeunesse, ma vie, à qui j'ai juré éternelle foi.
• Un homme qui avait voué sa vie aux recherches scientifiques.

2. Vouer qqn à qqc. (ou verbe à l'inf.) Engager qqn dans un état, une activité, une situation ; désigner pour qqc de manière irrévocable. (= consacrer) Vouer qqn à une tâche.

• Le caractère et la tournure de Biroteau semblaient le vouer éternellement au vicariat de la cathédrale.
• Nos parents, très ingénument patriotes (...) nous vouaient à la fois à reconquérir l'Alsace et la Lorraine on ne sait par quels moyens de persuasion offensive, et à ne pas connaître la guerre.

─ Se vouer. Se consacrer à qqn.

• Vous êtes la dame châtelaine inconnu qu'un pauvre chevalier errant rencontre, par hasard, dans une forêt, et à laquelle il se voue corps et âme.
• Elle s'était vouée à lui. Cette passion était le premier, le seul amour de sa vie.

─ Se vouer. S'appliquer à qqc de manière assidue et exclusive. Se vouer à l'art, au célibat, à l'étude, à un idéale, au service de qqn, à un travail.

• Tout particulier qui désirera se vouer aux fonctions d'instituteur primaire devra présenter au recteur de son académie un certificat de bonne conduite des curé et maire de la commune.

3. Vouer qqn, qqc à qqc. (ou verbe à l'inf.)

a) Amener à un état, une situation ; destiner à qqc de manière impérative, inexorablement.

• Cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font a coup sûr une maladie.
• Traiement indéfiniment prolongé, qui vouait les malades à des soins constants.

b) Destiner, déterminer à un état négatif ou mauvais de manière inéluctable. Vouer à l'abandon, au mépris, à la médiocrité, à la perte, à la ruine, à la mort ; espèce vouée à la disparition ; maison vouée à la démolition.

• Neuf heures et demi de travail pour dix heures de présence, ce qui suffisait à les vouer au rhumatisme articulaire.

...... Le Petit Robert; http://www.cnrtl.fr/definition/vouer