II. − Disposer, préparer, régler quelque chose avec adresse, soin.
A. −[Le suj. désigne une pers.]
1. Prendre des dispositions pour, régler, arranger avec adresse, soin, prudence.
- Ménager son coup, sa rentrée, une transition; ménager la réconciliation de deux personnes; ménager une entrevue entre deux personnes.
- Je devrais dès maintenant leur ménager une rencontre. Mais je sais si bien ce qui en sortira: une raison de plus de ne pas l'épouser. Et, ce que je cherche, c'est une raison de l'épouser (Montherl., Démon bien, 1937, p.1254).
- Il ménagea une pause, qui correspondait à l'arrivée du plateau de fromages (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.158):
- Les récits qu'il tirait de son passé se composaient comme autant de romans bien venus et pleins de vie. Comme il savait ménager ses effets, jouer de l'imprévu, soutenir l'intérêt jusqu'au dénouement! (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p. LXXIV.)
- Ménager un avenir, une situation à qqn; ménager de la solitude et du silence à qqn.
- On en voulait presque à cette fille, maintenant, de n'avoir pas été trouver secrètement le Prussien, afin de ménager au réveil, une bonne surprise à ses compagnons (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 140).
♦ [Le compl. désigne un inanimé] Se réserver, se préparer quelque chose. Se ménager une (porte de) sortie.
- L'abbé Guitrel se ménageait des occasions fréquentes de visiter les magasins de Rondonneau jeune, fabricant d'objets sacrés (A. France, Orme, 1897, p. 35):
- Il est bien vrai qu'il parle de la foi comme si elle était l'acte immédiat, la pensée la plus intime de sa pensée; mais ce n'est que pour se ménager une plus spécieuse retraite, pour céder à un plus subtil désir et livrer savamment son âme aux démons de la complexité. (Massis, Jugements, 1924, p. 100.)
- Il y a deux Mistral: un grand, un petit. Le petit croit à Paris, aux Instituts, à l'argent, est craintif dans son village, voudrait se ménager les instituteurs (lui, le traditionaliste). Et puis il y a le grand Mistral, celui qui écrivit Mireille à vingt-quatre ans (Barrès, Cahiers, t. 8, 1910, p. 131).
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