B.2.
2. [Le verbe fonctionne comme un verbe d'état ou est empl. au passif]
a) [Gén. au passif dans troué de]
α) [Le suj. désigne un élément naturel] (Être) creusé, percé naturellement de. Troué de cavernes, de cavités, de cratères, de crevasses, d'entonnoirs.
- J'avais fini par aimer d'un amour attendri et profond les montagnes décharnées, trouées de grottes sombres, les sables sans verdure et la route grise allongée entre des rochers de toutes couleurs (Du Camp, Nil, 1854, p. 270).
- Une terre qui vagabondait (...) en de stériles landes, trouées de mares d'eau rouillée (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 178).
- Des physionomies de villes trouées de boulets, saignantes, éventrées, des ambulances où se pressent les rats (Goncourt, Journal, 1858, p. 463).
- Les draps eux aussi étaient troués par de la braise de cigarette (Montherl., Célibataires, 1934, p. 866).
- Visage troué de petite vérole. Tout souriait (...) dans son visage blanc, ses yeux de pervenche, ses joues et son menton troués de fossettes (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 706).
- C'était un homme (...) avec un visage long, chevalin, troué de deux petits yeux très vifs (Fabre, Lucifer, 1884, p. 87).
− [En rel. avec trou III A 1] Salle trouée de grands vides, spectateurs de glace (Goncourt, Journal, 1885, p. 431).
− [En rel. avec trou III A 4] L'écu emprunté a vite fait de trouer la bourse (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 264).
− [En rel. avec trou III A 5] Quotidien, ce travail [de la ménagère] (...) est troué d'attentes: il faut attendre que l'eau bouille, que le rôti soit à point (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 242).
b) α) Être percé, muni d'une ouverture destinée à recevoir portes, fenêtres, etc.
- Une haute muraille faite de pierres à peine dégrossies, sans ornements, sans fenêtres, trouée d'une seule porte massive et à moitié pourrie (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 92).
- Deux réduits entresolés, cachés par des rideaux à demi tirés, trouaient le mur du fond (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 273).
- Des bosquets circulaires, aux angles des taillis que trouaient les sentes (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 76).
- Ces larges artères, en trouant les quartiers tassés du vieux Paris, vont découvrir et aérer [au XIXe siècle] d'antiques monuments (Hourticq, Hist. art, Fr.
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