2009년 4월 9일 목요일

civilité, Calviac

n.f. civilité
SOUT. Respect des bonnes manières: 
  • Ils ont été reçus avec civilité 
  • = courtoisie, politesse, savoir-vivre; 
  • ≠ grossièreté, impolitesse, sans-gêne
n.f. pl. civilités
SOUT. Manifestations d'estime; salutations: 
  • Présenter ses civilités à qqn 
  • = hommages, respects

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La civilité est l'ensemble des conventions qui régissent les rapports des hommes entre eux : en d'autres termes, la manière dont ils doivent se comporter vis-à-vis de leurs supérieurs, de leurs égaux et de leurs inférieurs. Une convention tacite, à laquelle l'usage a donné force de loi, a déterminé, presque pour tous les cas possibles dans les relations sociales, une règle de conduite qu'on ne peut ni enfreindre ni ignorer sans passer pour un homme grossier et mal élevé, sans indisposer ceux avec qui on vit, sans perdre le bénéfice matériel et intellectuel des relations sociales. De là la nécessité manifeste d'inculquer surtout aux enfants les préceptes de la civilité ; ils n'ont que trop de disposition à faire tout ce qui leur plaît, à dire tout ce qui leur passe par la tête ; si on ne les habitue dès l'âge le plus tendre à conformer, dans la mesure où il le faut, leurs actes et leurs paroles aux usages reçus, ils y arriveront plus difficilement plus tard, et ils auront à encourir cette sorte de défaveur qui s'attache à l'homme sans éducation et qui peut aller du ridicule à la réprobation. Les règles de la civilité varient selon les pays et selon les époques. Chez tous les peuples il est admis de se saluer lorsqu'on se rencontre ; chez les uns on le fait en se découvrant la tête, chez les autres en mettant la main sur son coeur, et ailleurs encore autrement. Là, les usages ne font que différer ; parfois, ils sont contradictoires. Chez nous c'est une impolitesse de cracher devant quelqu'un, mais c'est le dernier des outrages de lui cracher à la face. C'est le comble de l'honneur chez quelques peuplades sauvages, comme l'a raconté le voyageur maltais Andrea de Bono.
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Un des premiers manuels de civilité fut celui d'Erasme, imprimé à Bâle en 1530, et réimprimé à la suite de ses célèbres Colloques sous ce titre : De civilitate morum puerilium.Erasme l'avait écrit pour Henri de Bourgogne, fils d'Adolphe, prince de Weere et petit-fils de la marquise de Weere, protectrice de l'écrivain. Son livre avait des précédents : en Espagne El libro del infante, recueil de préceptes religieux et moraux composé au quatorzième siècle par le prince Don Juan Manuel ; en Italie, De educatione liberorum et eorum claris moribus, libri sex, par Maffeo Veggio, Milan, 1491 ; en France le Doctrinal du temps présent, par Pierre Michault (Bruges, 1466), ouvrage réimprimé à Genève, en 1522, sous le titre suivant : Doctrinal de court, par lequel on peut être clerc sans aller à l'école.

Erasme eut beaucoup d'imitateurs. D'abord, la Déclamation contenant la manière de bien instruire les enfants dès le commencement avec un petit traité de la civilité puérile et honneste, le tout translaté nouvellement du latin en francoys, par P. Saliat (Paris, 1537) : traduction du traité d'Erasme et de celui de Sadolet intitulé De liberis bene instituendis.Puis, la Civilité puérile distribuée par petits chapitres et sommaires, à laquelle nous avons ajouté la discipline et institution des enfants, traduite par Jehan Louveau (Anvers, 1559). L'année suivante paraissait à Paris La civile honnesteté pour les enfants, avec la manière d'apprendre à bien lire, prononcer et escrire qu'avons mise au commencement (Paris, rue Saint-Jacques, à l'Escrevisse, 1560) ; ce livre, dont l'auteur est C. Calviac, fut souvent réimprimé, jusqu'au moment où celui de J.-B. de La Salle vint le remplacer dans la faveur publique.

L'ouvrage de Calviac donna naissance au caractère typographique connu sous le nom de caractère de civilité. L'occasion en fut la seule cause. Jean de Tournes et Robert Granjan, célèbres imprimeurs lyonnais, voulant rivaliser avec les Italiens qui venaient d'inventer la lettre dite italique, laquelle imitait l'écriture cursive, imaginèrent une lettre nommée lettre française de Mars. Un des premiers ouvrages et un des plus souvent imprimés avec ce caractère typographique ayant été la Civilité de Calviac, le nom en resta au caractère, qui servait sans doute à former les élèves à la lecture du manuscrit.......

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